Petites conversations
Ragots
Dernier baiser
Mascarade
L'oiseau noir
Le Baron et l'enfant
Apparences
Dame-oiseau
Le Bal
série composée de 20 photographies, 2007
réalisées à la chambre 4x5, argentique, sans post-production numérique.

« Mascarade, Le Bal, Feu le vicomte renvoient inconsciemment au passé, de part leur vocable, tout comme les photographies qu'ils désignent, aux personnages fantomatiques surgissant d'intérieurs vétustes, abandonnés, tels les survivants égarés d'un autre siècle. Autrefois cossues, ces architectures délabrées, mises à nu, deviennent sous la conduite d'Estelle Lagarde le théâtre d'étranges scènes galantes, fruits d'un imaginaire incontestablement nourri par les lieux.
L'artiste met en scène des individus costumés, masqués, aux allures et attitudes révolues. De leurs gestes figés, suspendus, semblent émaner chuchotements, rires et froissements des robes de taffetas. Espaces intemporels, rêveries éveillées, les photographies d'Estelle Lagarde nous transportent dans l'univers des Contes sauvages, entre animalité et civilité, où les animaux, le temps d'une farce, pénètrent les intérieurs bourgeois et renversent l'ordre établi.
La mémoire des lieux transparaît fortement dans le travail photographique d'Estelle Lagarde. Ses images, imprégnées du passé, d'une histoire indélébile, sont transpercées par les liens imperceptibles du souvenir. Elles nous font part d'une grande sensibilité des espaces, des architectures, que la photographe capte avec virtuosité grâce à de longs temps de pause. Autre caractéristique, les cadres dorés, anciens, font partie intégrante des œuvres, en écho aux lignes et aux volumes des intérieurs immortalisés. »

Anne-Laure Saint-Clair, Conservateur du Musée Dubois-Corneau, Brunoy, exposition A l'orée du bois, 2009

« "Masquerade", "Confidences", "The late Viscount"... All these expressions unconsciously suggest the past, as well as the photographs they refer to, with their ghostly characters appearing from dilapidated, abandoned interiors, as if they were the lost survivors from another century. These architectures, which were erstwhile luxurious, are today bare and dilapidated. They are transformed, under Estelle Lagarde's direction, into a theater of strange courtly scenes which are the fruit of an imagination undoubtedly nourished by these places.
The artist depicts people wearing costumes and masks whose style and attitude belong to another time. Whispers, laughter and rustling of taffeta dresses seem to emanate from their motionless and suspended gestures. Estelle Lagarde's photographs are timeless spaces, awoken dreams that transport us into the world of "Contes sauvages" (Wild Tales), between animality and civility, where animals enter into bourgeois interiors and overthrow the established order.
The memory of the place is strongly reflected in the photographic work of Estelle Lagarde. Her images are impregnated with the past, with the indelible history and are passed through by the imperceptible links of the memory. They show a high sensitivity to space and architecture, which the photographer captures masterfully through long exposure time. In addition, gilded and ancient frames are integral part of her works, echoing the lines and volumes of these immortalized interiors. »

Anne-Laure Saint-Clair, Curator of the Dubois-Corneau Museum, Brunoy, exhibition A l'orée du bois, 2009